Favoriser l’accès des Canadiennes et des Canadiens à des soins de santé primaires de haute qualité dispensés en équipe grâce à une stratégie et un financement au palier fédéral visant à établir un réseau pancanadien de centres de santé communautaire
Les centres de santé communautaire (CSC) sortent de leur isolement les fournisseurs de services de santé comme les médecins de famille, les infirmières praticiennes, les infirmières, les diététistes, les thérapeutes et autres, pour leur permettre de faire partie d’équipes interprofessionnelles travaillant en collaboration. Dans les CSC, les patients reçoivent les soins adéquats dispensés par le fournisseur adéquat au moment adéquat. Cela permet de faire le meilleur usage des ressources médicales et de contribuer à combler les lacunes possibles dans l’accès aux fournisseurs de services de santé.
Les CSC n’offrent pas seulement des soins de première ligne dispensés en équipe : ils y ajoutent des programmes de promotion de la santé, des services sociaux et des programmes communautaires qui mettent l’accent sur la prévention de la maladie et dépassent le simple traitement de la maladie pour aller à la racine de ses causes.
Lorsqu’un fournisseur de services de santé se trouve devant des problèmes de santé d’une personne ou d’une famille qui dépassent ses capacités de traitement, par exemple, une mauvaise alimentation liée à la pauvreté, il peut diriger le patient ou la famille vers des ressources internes conçues pour aider à répondre à ces problèmes et à offrir un soutien. Ces programmes font également appel aux membres de la collectivité et renforcent la capacité du patient, de la famille et de la collectivité d’atteindre le bien-être et de le conserver.
De nombreuses études canadiennes ont fait ressortir l’impact et l’efficacité par rapport aux coûts de l’approche globale des CSC et indiqué que les CSC obtiennent dans l’ensemble de meilleurs résultats que les autres modèles médicaux traditionnels[i],[ii],[iii]. Les études ont attribué le rendement supérieur des CSC à un certain nombre de facteurs, notamment :
- l’impact de leurs équipes de soins interprofessionnelles travaillant en collaboration;
- leur façon d’adapter les programmes qu’ils offrent aux besoins particuliers des collectivités qu’ils desservent;
- leur offre de consultations plus appropriées et davantage axées sur la personne;
- la qualité supérieure de leurs programmes de prévention et de gestion des maladies chroniques, notamment le diabète, la coronaropathie, l’insuffisance cardiaque congestive et l’hypertension.
De plus, des preuves en provenance des États-Unis, où plus de 1 200 CSC sont financés par le gouvernement fédéral, démontrent que les CSC permettent au système de santé américain d’économiser davantage annuellement par comparaison avec le système de paiements à l’acte[iv]; les CSC permettent d’éviter 25 % de plus de visites aux salles d’urgence[v]. Les CSC génèrent aussi annuellement plus de 20 milliards de dollars en nouvelles activités bénéfiques pour l’économie américaine[vi].
C’est à cause de l’impact critique des CSC sur la santé et l’économie que les rapports fédéraux et provinciaux les plus importants n’ont pas cessé de recommander d’augmenter le nombre de CSC pour répondre à certains de nos défis sociaux et de santé les plus pressants. Notons en particulier le Rapport Castonguay-Nepveu en 1967 au Québec; le rapport fédéral Hastings en 1972; et, en 2002, le rapport de la Commission sur l’avenir des soins de santé au Canada.
Le Wellesley Institute, un institut canadien de recherche de pointe, a recommandé que le gouvernement fédéral affecte 360 millions de dollars au démarrage de 140 nouveaux CSC partout au Canada pour desservir plus d’un million de Canadiens[vii] de plus. La Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers a recommandé d’affecter 4 milliards de dollars à la création de 725 nouveaux CSC dans les collectivités du Canada[viii]. L’indice canadien du mieux-être a fortement recommandé l’adoption d’une stratégie nationale visant à étendre l’accès aux CSC dans tout le pays [ix]. Et le Syndicat canadien de la fonction publique demande au « gouvernement fédéral de promouvoir l’accès à des soins de santé primaires efficaces en finançant la création de CSC nouveaux et agrandis »[x].
Un investissement fédéral dans un réseau de CSC à l’échelle du Canada renforcerait depuis la base le tissu social et économique du Canada. Il rendrait aux collectivités les soins de première ligne, ce qui permettrait d’affecter les fournisseurs selon les besoins des familles et des collectivités locales, et aiderait à notre système de santé à faire un virage dans le sens du bien-être et de la prévention des maladies, ce qui améliorerait les résultats et l’efficacité générale par rapport aux coûts.
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RÉFÉRENCES
[i] Russell G, Dahrouge S, Tuna M, Hogg W, Geneau R, Gebremichael G. (2010). Getting it all done. Organizational factors linked with comprehensive primary care. Family Practice. 27(5):535-41.
[ii] Russell GM, Dahrouge S, Hogg W, Geneau R, Muldoon L, Tuna M. (2010). Managing Chronic Disease in Ontario Primary Care: The Impact of Organizational Factors. Ann Fam Med. 7(4):309-18.
[iii] Glazier RH, Zagorski BM, Rayner J. (2012). Comparison of Primary Care Models in Ontario by Demographics, Case Mix and Emergency Department Use, 2008/09 to 2009/10. Toronto : Institute for Clinical Evaluative Sciences
[iv] National Association of Community Health Centres. (2011). CHCs: The Local Prescription for Better Quality and Lower Costs. Washington, DC.
[v] Ibid.
[vi] US Department of Health & Human Services. (20 juin 2012). Health care law expands community health centers, serves more patients.
[vii] The Wellesley Institute. (2009). The 7% solution: Federal budget recommendations.
[viii] La Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers. (2014). A Roadmap to a Rational Pharmacare Policy.
[ix] Canadian Index of Wellbeing. (2012). How are Canadians Really Doing? The 2012 CIW Report. Waterloo, ON : CIW et University of Waterloo.
[x] Syndicat canadien de la fonction publique. (2013). Protégeons, renforçons et élargissons — Améliorer les soins primaires.